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Epinal News

Des informations d'Epinal et de la Communauté d'Agglomération

Au Boudiou, Thiriet tire le rideau

C'est la fin pour les surgelés Thiriet en centre ville le 20 aout

C'est la fin pour les surgelés Thiriet en centre ville le 20 aout

 

Insatisfait de la rentabilité de son point de vente de centre ville, les surgelés Thiriet tirent le rideau de leur magasin de la rue du Boudiou le 20 août. Un signe emblématique ou une anecdote pour certains, une constante de la vie commerciale spinalienne pour d'autres.

Premier magasin de centre ville de la chaine de surgelés vosgienne bien connue, ouverte sous l'impulsion d'une direction commerciale ambitieuse et expérimentée -qui a été remerciée collectivement en 2007 par son dirigeant historique-, les magasins de proximité ne sont plus un axe de développement prioritaire pour la société vosgienne indépendante aux 3 000 salariés et 88 implantations, faisant ainsi la différence avec son principal concurrent national, la chaine PICARD surgelés, qui a quadrillé le territoire avec ses 900 points de vente.

Un changement de cap annoncé depuis 2 ans

Si le centre ville reste une cible alléchante, ce sont en priorité les implantations immobilières prés des axes passant et en périphérie ( en synergie avec d'autres activités alimentaires attractives ) qui sont recherchées depuis 2 ans par l'outsider du surgelé, alors que le réseau de livraison a domicile a été surtout été privilégié depuis une dizaine d'année.

Une décision pragmatique qui s'imposait pour l'industriel discret basé à Eloyes, les économies d'échelle étant incontournables dans ce domaine d'activité fortement concurrentiel, les livraisons à domicile des généralistes alimentaires se multipliant ainsi que les drives par les hypermarchés.

Le centre ville n'est pas nécessaire pour commercer

Il ne fait aucun doute que les contraintes d'exploitation et de livraison spinaliens ont pesé lourd dans la balance pour la direction commerciale de Thiriet. Le ratio de référence pour les enseignes à succursales multiples se faisant en coût d'exploitation au mètre carré, le chiffre d'affaires ( estimé pour ce point de vente à moins de 300 000 euros) et les économies d'échelle n'étaient pas au rendez-vous.

Pas plus que la promotion de la marque, peu visible en centre ville par rapport aux nouvelles exploitations de Golbey ou du Saut-le-Cerf, opportunément placées sur les axes de passage des deux grandes surfaces alimentaires dominantes de l'agglomération. A l'image des choix d'implantations systématiques des discompteurs allemands. Un choix d'opportunité tout autant que rationnel qui font que les installations de périphérie ne vont pas cesser de si tôt.

 

 

 

La dynamique boutique Nuance d'Angélique Crouvisier a profité de l'été pour se déplacer de 100 mètres dans la rue des Minimes

La dynamique boutique Nuance d'Angélique Crouvisier a profité de l'été pour se déplacer de 100 mètres dans la rue des Minimes

La prudence dans les implantations spinaliennes est de mise

Lorsque l'on s'échappe de la complaisance bien pensante qui prévaut dans le milieu économico-politique d' Epinal, on ne peut que constater le désamour des enseignes nationales pour le centre ville. Faute d'une zone de chalandise suffisante ( conjonction entre pouvoir d'achat et population résidente ou de passage ), de surfaces attractives disponibles, de possibilités de stationnement suffisantes, les enseignes nationales déclinent toutes les propositions des agents immobiliers spinaliens qui ne peuvent cacher l'existence d'une concurrence de périphérie ou nancéienne. On peut tenter de se rassurer en constatant l'ouverture en centre ville de concept stores, de magasins éphémères ou solidaires -qui ont pour point commun leur sous capitalisation qui les condamne à n'être que des occupants précaires- ou les déplacements de quelques mètres d'enseignes multimarques de qualité ( comme NUANCE rue des minimes) ou de service. «  Cela ne peut toutefois cacher la réalité perçue » annonce Bertrand Olivier, maintenant parisien mais qui a étudié le profil commercial de la ville avec son expérience dans le développement immobilier international.  «  Il faut se garder de tout déni, largement bien pensant, sous prétexte d'éviter d'effaroucher les éventuels preneurs. L'absence d'identité commerciale du centre ville et d'offre attractive ( une véritable locomotive alimentaire, touristique ou culturelle par exemple ) marginalise tout projet d'implantation véritable d'une belle enseigne. On peut quand même garder confiance, tant que le centre ville connait une forme de florescence de prestataires de services et de distributeurs spécialisés, le paysage commercial semblera vivant. C'est un trompe l'œil qui ne doit abuser personne, un sujet prégnant pour les prochaines municipales, faute de véritable projet local ».

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