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Epinal News

Des informations d'Epinal et de la Communauté d'Agglomération

Stop aux caméras!

Stop aux caméras!

 

 

Premières controverses et réactions à chaud des spinaliens après l'annonce par le premier adjoint et candidat à la mairie Patrick Nardin du projet d'installation de 30 caméras à Epinal. Si la majorité de la population est passive face à ce projet qui va couter 300 000 euros,  les activistes dénoncent déjà l'opportunisme électoral d'une telle annonce, son inutilité pour la prévention et son danger pour les libertés publiques.

 

Epinal, ce n'est pas Chicago!

 

Pour Stephan Aspis de la Ligue des Droits de L'Homme, la vidéosurveillance déplace le problème et coute cher. « Les trois premières caméras ont elles servi au moins à quelque chose, si ce n'est à déplacer le problème ?  C'est un investissement considérable d'argent public pour mettre le public sous surveillance sans que ce soit dissuasif. Regardez à Nice, la ville la plus équipée de France ( 1950 caméras au total soit 27 par kilomètre carré) cela n'a pas empêché un terroriste de frapper une population innocente. Cela sert surtout à acheter des voix en période préélectorale, celles des personnes qui ont besoin de se rassurer. Il ne s'agit pas d'être anti-surveillance mais de souligner une nouvelle atteinte à la vie privée. Il faut être très vigilant quant à l'évolution de nos libertés et donc de notre démocratie. Le comité éthique qui est annoncé par le premier adjoint ne pourra pas éviter une utilisation frauduleuse ». « Epinal n'est pas Chicago » ironise Fabrice Pisias de la France Insoumise. « On va nous dire que cela va servir à surveiller la voie publique et non pas ce que font les gens. Et comme ça s'est généralisé aujourd'hui, ça n'a plus rien d'exceptionnel. Mais qui a dit que le vandalisme et les incivilités sont en recrudescence à Epinal ?  ».

 

 

 

 

 

 

Fabrice Pisias de la France Insoumise

Fabrice Pisias de la France Insoumise

« La vidéo surveillance est une drogue »

 

Pour René un ancien gendarme et policier municipal « C'est faux de dire que c'est un gadget électoral. C'est quand même utile, surtout pour les enquêtes judiciaires. C'est toutefois très chronovore et s'il n'y a pas les effectifs qualifiés et suffisants c'est peu efficace ».  «  Quand on est aux manettes c 'est un engrenage sans fin ces appareils, une drogue. Une fois qu'on y a pris goût, car c'est confortable,  il en faut toujours plus, et toujours plus de technologie et d'investissements en caméras et sauvegardes. C'est un business de la peur qui est profitable. Le maillage du territoire se met gentiment en place. Avec la vidéo verbalisation c'est le stationnement prohibé et les infractions routières qui vont être détectées. Ca va rapporter. Avec la reconnaissance faciale et l'intelligence artificielle  à venir ce sera le contrôle automatique de l'identité des personnes qui sera réalisé. Les chinois sont en avance sur nous dans ce domaine, ils développent  déjà avec des drones les contrôles. Mais est ce que c'est le modèle de société que l'on souhaite pour nos enfants ? ». Pour Sylvain qui se déclare manutentionnaire et militant syndical dans la distribution «   la vidéo surveillance a fait ses preuves dans l'entreprise, lorsqu'il manque un colis ou de l'argent, mais pas dans les lieux publics. C'est devenu une perversion démagogique des politiques. Rares sont ceux qui n'ont pas perdu pied quand des commerçants ou des personnes âgées réclament plus de protection. Plus que des angoisses et des émotions à partager qui a des statistiques fiables à ce sujet ? La police et son culte du secret ne facilite pas la confiance ».

 

 

 

Christophe Petit partisan de la vidéo protection

Christophe Petit partisan de la vidéo protection

Prendre le temps de consulter

 

Pour Christophe Petit qui s'affirme partisan des équipements de vidéo surveillance il faut prendre le temps d'expliquer et de donner du sens. «  On a jamais discuté en commission ou au conseil municipal de ce projet. J'ai confié à la presse mes convictions sur ce sujet dans le cadre de ma candidature pour les municipales et par une coïncidence troublante cela a fait l'objet de déclarations publiques du premier adjoint  fortement médiatisées. Je pense qu'il faut prendre le temps de réfléchir sereinement à la vidéo surveillance. Donner du sens et des garanties d'intégrité, mais aussi des informations factuelles et objectives sur la petite délinquance ce qui permettra d'obtenir l'adhésion des spinaliens » . «  Un référendum local est nécessaire au préalable » propose Fabrice Pisias. «  On nous endors sous prétexte d'un coût réduit d'acquisition grâce aux 40% de subvention de l'Etat espérés. Mais est ce que c'est  l'Etat qui va en assurer la maintenance et le renouvellement à frais partagé ensuite?  Il faut savoir que ce sont des appareils avec une rapidité d'obsolescence importante, ils doivent être changés ou améliorés régulièrement, si on ne veut pas qu'ils soient trop souvent en panne. La sureté publique est une mission régalienne. Or la commune se substitue à l'Etat et à la police nationale pour l'investissement, avec l'argent de nos impôts locaux. Il n'y aura pas de retour sur investissement local puisque rien n'est produit sur place. Alors qu'il aurait été plus utile pour le lien social de recruter des policiers municipaux ou des acteurs sociaux et donc privilégier l'emploi et la prévention. Pour les 16 villes qui parlent de s'équiper c'est un budget de 3 millions. On va jusqu'à  imaginer des villages de 2 000 habitants avec des caméras! Ce sera un grand projet inutile  et un flicage disproportionné. S'il y a trop d'argent il serait plus utile de financer des accès aux commerces pour les personnes à mobilité réduite ou une maison des migrants ».

Dangereux pour les libertés publiques.

 

Pour la sexagénaire Irène, sourcilleuse de faire respecter sa liberté et déjà opposante à l'intrusion de Linky, c'est le symbole de la fin du monde ancien, constitué d'altérité philosophique, de contact humain et de respect réciproque instillé par l'éducation et la morale. «  La meilleure manière de pouvoir garantir la liberté de principe, la présomption d'innocence et donc le droit individuel à l'anonymat c'est de ne pas avoir de caméras sur la voie publique. Sous prétexte de modernisme on est en train de banaliser des pratiques réservées aux espaces clos et aux lieux ou il y a une délinquance de fréquentation, dans les grandes villes ou villes touristiques. C'est inquiétant ce genre d'envie qui nous rapproche du scénario de Minority Report de Philip K.Dick ou du monde Orwelien. Michel Heinrich avait su résister jusqu'à présent à ce goût trop répandu du contrôle systématique sous prétexte de sécurité. Qu'est ce qui s'est passé ? Il a vu des terroristes ? J'attend avec gourmandise le moment ou on nous annoncera que ces caméras vont mettre des PV à distance aux voitures en dépassement d'horaire ou que l'on recevra un coup de fil parce que notre petite fille est encore dans la rue avec ses copines à 22 heures . Je me rassure en me disant que c'est une histoire de gros sous, moins de municipaux et plus de PV sur les voitures. Je m'en fiche je fais tout à pied!».

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