23 Octobre 2017
Samedi 21 octobre à la BMI, dans le cadre du thème du FISo "Le corps sous toutes ses coutures", le cinéaste Matthieu Chatellier a présenté son documentaire "La mécanique des corps" qui retrace le parcours de 4 personnes récemment amputées pendant 2 ans, le temps de leur rééducation à Granville en Normandie. Ce film faisant le portrait des équipes médicales et de personnes qui luttent pour reprendre le dessus sur leur handicap a été primé par la Société Civile des auteurs multimédia (SCAM). Mais plus que ce témoignage filmé avec intensité et qualité, c'est la présence d'un grand témoin exceptionnel qui était attendue par les spectateurs. Un témoin de l'apport de la science à la biologie humaine au point de faire de l'homme un être bionique.
Bande annonce du film "La mécanique des corps"
"Cette seconde édition est un succès" atteste Lionel Jacquot l'organisateur du Festival International de Sociologie. "Nous avions entre 120 à 140 personnes pendant les trois journées de conférences au Centre des Congrès". Les spectacles montés avec nos partenaires étaient de qualité, tout particulièrement celui qui s'est déroulé avec la Compagnie Hormone au plateau de la Justice. C'était esthétique et les deux danseuses ont expliqué au public leur démarche créatrice passablement réfléchie"
Touché par une maladie rare, l'amaurose congénitale de Leber, qui a provoqué une cécité précoce bien que progressive, Marc Bussière, la soixantaine, a pu être équipé d'un implant en avril 2015 dans le service du docteur Gaucher à Strasbourg. L'absence de sensibilité rétinienne aux stimulis visuels est compensé par la présence d'une caméra sur des lunettes qui capte les éclairages et formes pour les transmettre à un boitier qui va les retraiter et transmettre sous forme d'ondes Wi-Fi à l'implant rétinien à l'intérieur de l'œil. "C'est un équipement dénommé Argus 2 qui a été installé sur une trentaine de personnes. On peut l'arrêter quand on veux. Les développements à venir seront sur les développements numériques, qui doivent être plus pertinents. Nous restons dans une phase de recherche ce qui explique le prix important de cet équipement ( 100 000 euros) et le peu de personnes qui ont pu en bénéficier. C'est une petite aide, qui évolue de façon lente et progressive. Il m'a fallu un an pour voir les premiers effets visuels et je continue à progresser. Actuellement je parviens à voir un écran télé et ses différences d'éclairage avec cet appareillage. Mais pour être certain de pouvoir détecter les obstacles lorsque je me déplace, la canne blanche est la plus adaptée. Argus 2 n'est pas un équipement compassionnel, contrairement à la désignation donné par la sécurité sociale, il a son utilité pour les individus. J'ai retrouvé de l'autonomie sans être obligé d'avoir un engin encombrant à transporter, ou un animal guide, ce qui pour mon métier de kinésithérapeute est une satisfaction. Mais cela demande beaucoup d'investissement pour faire évoluer cette technologie, c'est la limite à toute innovation bionique: le prix que sont prêts à payer les utilisateurs pour en être équipés".
A.V.P.