6 Novembre 2017
Rendez vous traditionnel d'automne du 3 au 8 novembre proposé par l'association de photographie Noir et Couleur, l'exposition Méli-mélo au Bailli permets à chacun de ses 34 membres-exposants d'exploiter une de ses thématiques sur 1,5 mètres de mur, avec si possible une mise en scène en rapport avec leur travail. Une présentation toujours aussi séduisante faite d'angles de vue et de lieux qui mêlent insolite, technique et esthétique.
La plus ancienne association spinalienne -qui compte 111 années d'existence- offre tous les automnes une véritable une carte blanche aux membres de sa section photo. Laquelle est animée par Carmen Cassan, bien connue pour ses somptueuses photos d'Urbex avec Sylvain Fournier. Passée professionnelle l'année dernière la jeune femme mets la dernière main aux ultimes réglages avec une grande tonicité . «Nos effectifs sont stables autour de 70 membres, avec une proportion de 25% de femmes. 4 de nos nouveaux membres exposent déjà, dont notre boulangère d'Hennezel, Martine Usunier».
Cette dernière qui a approvisionné le buffet en excellents pains spéciaux fabriqués spécialement par son époux, affiche son goût pour les vieilles bâtisses chargées d'histoire de la plaine. « Ce jeu d'ombres des façades dans la nuit est impressionnant quand on ne connait pas les lieux. D'ou l'idée de rapprocher ces sombres maisons de la thématique d'halloween et ses chauves-souris. Je débute pratiquement la photo, en utilisant un hybride d'Olympus et j'avance avec satisfaction, c'est une véritable évasion pour moi. Voir ce qu'ont fait les autres membres, comme Jean Pierre Motta et ses gouttes d'eau qui s'explosent dans l'air ou les danseuses de Claudine Aumeeruddy, me donne encore plus envie de m'investir, trouver ma voie et progresser. Je photographie quand même pour mon mari... ses maquettes de Berliet! »
Une belle mise en valeur de photographies en gros plan par l'usage d'un stand et la présentation de tasses de cafés et de grains pour la thématique du barrista par Quentin Bilquez. Un vieil arbre pour porter des cadres d'animaux dans la nature, un support de street art Plus loin des planches vieillies rappellent la thématique des bateaux bretons aux peintures écaillées par le temps choisi par Dominique Gillard. « La photo c'est le nirvana du quidam. Avec un peu de patience en Bretagne, c'est la photo qui vient à vous, c'est un terrain de jeu inépuisable, je m'y rends 2 fois par an depuis que je suis en retraite » . En vis à vis, Valérie Souillat est toute contente de montrer ses photos des jardins de Cocagne. « J'étais si bien avec eux. Ils m'ont accueillie avec tellement de gentillesse pour mes photos. C'est pourquoi j'ai souhaité recréer ce cadre de serre et de branches au devant des photos de tomates en gros plan, pour tenter de retrouver ce moment agréable, sociable ». Marie Houlbreque un peu plus loin, joue de l'ironie et manifeste sa joie de vivre, utilisant les mimes et grimaces de ses anciennes élèves devant la fresque des chanoinesses prés du Musée du Chapitre « c'est la preuve qu'on peut prendre de bonnes photos sans se prendre au sérieux! » affirme la croqueuse de pomme .
Le point commun des œuvres exposées est leur grande précision et qualité, leur variété et la force des univers qu'elles dépeignent, résultat d'une sélection rigoureuse qui a présidé à leur affichage. On ne pouvait en demander moins aux successeurs du « Photo-club spinalien », ces pionniers d'il y a plus d'un siècle. Michel Mouhat le président de Noir et Couleur précise « nous sommes dans la continuité depuis plus d'un siècle, mais nous nous renouvelons régulièrement. La preuve, nous commençons à filmer et photographier en 4K avec des drônes. Cette exposition n'est pas une compétition et le coté artistique sera toujours discuté. Mais cela mets surtout en valeur la qualité des relations humaines, les émotions produites du coté des regardeurs ».