350 retraités dans la rue

La Cfdt faisait partie du cortège des mécontents

Satisfaction pour l'intersyndicale des retraités d'être parvenue à mobiliser 350 personnes le 28 septembre place Foch. "N'oubliez pas que pour un valide manifestant, 3 sont représentés. Ils y en a en maison de retraite, d'autres dépendants ou vulnérables et qui auraient souhaité être avec nous. Les plus valides défendent l'indépendance des plus faibles" précise un délégué CGT des retraités. "Il ne faut pas se fier aux apparences, la France est mécontente. On représente 25% de la population. On  ne peut plus se baisser pour ramasser des pavés et les jeter mais on a encore l'énergie de manifester"

Claude venu de Bruyère à vélo et avec son épouse pour manifester son inquiétude

Plus de ministère et bientôt plus de pension?

Disparition du ministère des personnes âgées et de la dépendance, des pensions gelées depuis de trop nombreuses années, des charges de mutuelle supplémentaires et 1,7% de point de CSG d'augmentation c'est beaucoup pour les retraités vosgiens. "Perdre 25 euros par mois c'est le prix d'une paire de chaussure, on va finir va-nu-pieds" témoigne une manifestante. "Le petit resto mensuel c'est fini, et cela va toucher l'économie locale. On ne vit pas comme des nantis nous!" confirme une voisine. " On nous parle de solidarité, mais on la pratique au quotidien en aidant enfants et petits enfants. Nous couper financièrement les pattes c'est augmenter la détresse d'une bonne partie de la population. On n'a même plus de ministère pour s'occuper de nous" précise Gérard, un non-syndiqué venu de la Vologne.

De jeunes retraités et leurs petits enfants

Claude, 62 ans,  en pleine forme et venu en couple et à vélo depuis Bruyères, devenu jeune retraité le 1er septembre c'est sa première manifestation. Il  travaillait jusqu'alors dans l'environnement "On est venu en vélo car on n'a plus les moyens de se payer de l'essence" dit-il en plaisantant." Sans rire, on est quand même très inquiets pour les années à venir et notre niveau de vie, le déclassement c'est une réalité dans nos villages". "Cette mesure nous fait craindre que cela ne fait que commencer, et que les plus faibles à se faire entendre vont passer à la casserole, les politicards on les connait! Heureusement que les enfants sont autonomes et qu'on a fini de payer les crédits de la maison, sinon ce serait invivable, même avec la complémentaire". Un quatuor de lycéennes ( des 1ères ST2S2 de Lapicque)  s'est glissé dans le cortège " On n'est pas là par hasard, on milite pour nos retraites et celles de nos parents. Moins de retraite à nos grands parents, moins d'argent de poche... ". Arrivées devant l'école du centre elles prennent poliment congé des anciens qui les entourent " Faut qu'on y aille, on a cours dans 10 minutes ".

Ça manque d'ambiance non?

Moins vivante et musicale que les manifestations précédentes, le passage devant l'école du centre s'anime des cris des primaires qui reprennent les slogans des grands parents rigolards qui embrassent au passage les gamins "Macron démission" scandent-ils sans savoir. "Allez-y les petiots! avec nous! " invitent les manifestants. Bernadette de Jeanménil, retraitée de la confection leur explique" Ya plus de sous, ils nous prennent tout. Qu'ils viennent à notre place les politiques, faut échanger nos salaires! Ils comprendront !". Gisèle complète: "le repas de Trump à la Tour Eiffel, combien il a couté, C'est trop! Il y a trop de zéros!" . Mais la manifestation touche à sa fin, le regroupement se dissous rapidement devant la Préfecture vers 16 heures, une délégation ayant été reçue par le Préfet au matin et une autre le sera par le député Stephane Viry vendredi soir. "On lâche pas l'affaire" confirme un groupe sur le départ.

A.V.P.